jeudi 5 janvier 2017

SURTENSIONS, Olivier Norek, 2016, éditions Michel Lafond, 501 pages.

    Un certain nombre d'ouvrages auraient échappé à ma "vigilance" si je n'avais pas été sélectionnée pour faire partie du jury littéraire de ELLE, aventure fort plaisante qui m'a encouragée à lire encore davantage et surtout qui m'a permis de découvrir des auteurs et des genres différents de ce qui m'attirent plus naturellement. C'est ainsi que j'ai lu SURTENSIONS...


  L'auteur de ce roman policier, Olivier Norek, est lieutenant de police à la section enquêtes et recherches du SDPJ 93 depuis dix-sept ans et a déjà écrit deux ouvrages, Code 93 et Territoires.

  SURTENSIONS est une enquête policière qui vous happe par ses situations inspirées du réel, ses rebondissements plausibles et bien trouvés, les personnages du capitaine Victor Coste et de son équipe sympathiques et très humains.

 Coste, un double d'Olivier Norek? en tout cas son reflet s'il n'est pas son alter ego.

  Il s'agit d'un polar noir pour ses descriptions de l'univers carcéral, empreintes de réalisme "la prison est l'école du crime" (page 62), comme le montre l'épisode de la douche page 37, ou encore l'attitude des surveillants débordés "La seule mission du surveillant étant de rentrer chez lui en un seul morceau, il n'y avait plus qu'à laisser les détenus s'installer, se battre, faire du commerce, se droguer et baiser entre eux, avec, comme seule limite morale, le suicide et le meurtre." (page 39). Dans le même ordre d'idées, le narrateur reconnait l'ambiance éprouvante liée aux agressions sexuelles dans les cellules: "une partie non négligeable des prisonniers se retrouvent à Marveil pour des agressions sexuelles. Qu'elles soient tues, voire tolérées à l'intérieur de la prison, voilà encore qui relève de l'ironie." (page 47)

  Ce livre est structuré et haletant, même s'il commence par la fin; son style est rapide, sans fioriture ni complaisance.

  Récompensé par le Prix du Polar européen 2016, Olivier Norek a sûrement de quoi nourrir sa veine; son personnage, Victor Coste, va faire une pause dans sa carrière après cette aventure tragique. Pour Norek, l'écriture n'est-elle pas une façon d'exorciser un vécu violent?

  Pour terminer, je vous renvoie à la page 178 dans laquelle l'affaire Cahuzac (affaire qui n'a rien à voir avec celle sur laquelle Coste enquête, si ce n'est l'utilisation d'un logiciel de reconnaissance de voix) est citée de manière assez ironique...




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