jeudi 20 avril 2017

Phalène fantôme, Michèle Forbes, traduction française 2016, Quai Voltaire, 275 pages, sélection ELLE.

  L'aventure du prix littéraire ELLE 2017 s'achève bientôt, et Phalène fantôme est le dernier roman de la sélection. Je n'ai rédigé d'articles que sur ceux que j'ai appréciés.

  L'intrigue se situe à Belfast entre août 1969 et mars 1970 et nous présente une jeune femme, Katherine, mère de famille comblée avec trois filles et un petit garçon, épouse aimée de son mari George. Mais Katherine est hantée cet été-là par sa jeunesse et une aventure amoureuse qu'elle a eu; il lui semble qu'elle est passée à côté de sa vie et de l'amour. A sa fille aînée Maureen qui lui demande "Comment on sait quand on est amoureux?", Katherine s'entend lui répondre: "on se sent flotter et brûler en même temps",(page 99) définition du coup de foudre "Je sentis tout mon corps et transir et brûler" (Phèdre) ou plus encore comme Louise Labé " Je vis, je meurs; je me brûle et me noie."

 Mais comment vivre une vie dans le regret de ce qui n'a pas été? et qui pourtant était son choix...
  Katherine est lasse et nous saurons bientôt pourquoi: la fin du roman est tragique malgré la poésie qui se dégage de certains passages et les nombreuses images et métaphores qui jalonnent le roman;
 Ainsi Katherine et sa fille Elsa contemplent une fin de nuit et l'aube qui approche: "La nuit se retire alors que le ciel du matin s'ouvre avec lenteur telle une porte monumentale. Dans le jardin, des traits de lumière abricot apparaissent derrière les silhouettes noires des arbustes, qui déploient leurs longues feuilles comme des insectes géants étireraient leurs longues pattes." (page 148)

  Que dire des phalènes fantômes qui parsèment le roman et qui en sont le titre? Papillons nocturnes ou crépusculaires, ils représentent pour notre héroïne "les âmes des personnes mortes" (page 148) dont celle de Tom, le jeune tailleur mort dont elle fut éperdument éprise.
  Comment vivre dans tout ce non-dit? cela va être finalement la question centrale de ce beau livre.


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