vendredi 7 juillet 2017

Des âmes simples, Pierre Adrian, 2106, Equateurs, 191 pages.

  Qui connait Sarrance, village perdu au fond d'une vallée resserrée des Pyrénées? Ce village s'est bâti le long de la rue du Haut, et il doit son essor au monastère implanté autour de l'église Notre-Dame. C'est une étape pour les pèlerins de Saint Jacques de Compostelle et ce fut un lieu d'inspiration pour Marguerite de Navarre et Francis Jammes, poète du pays qui" en chante les légendes" (page 28).

  Plus récemment, un très jeune écrivain -22 ans- talentueux a été saisi par la poignante beauté des lieux et l'étrangeté des habitants des environs. Terre marquée par l'exode rural, elle est aussi affligée des fléaux de notre époque, le divorce, la drogue, l'alcoolisme, et toutes les souffrances qui en découlent.

  Notre narrateur-écrivain s'installe donc au monastère de Sarrance qui fait bâtiment d'accueil; y passent ou résident des pèlerins mais aussi des paumés de la vie: femmes battues, hommes en perte d'emploi ou de repères. Mais celui qui reçoit, Pierre, est le curé de la paroisse et fait figure de rocher pour ceux qui viennent lui parler. Il sait trouver les mots pour soulager les maux, remettre toutes ces souffrances à Celui qui peut les porter avec nous. "Oui, il y a aussi toutes ces rencontres, ces discussions autour d'une table avec ceux que le monastère protège, soulage. Leur présence ici est sans raison. Une halte au cours d'une vie bousillée.Le besoin d'un énième départ après une vie bousillée. Oublier la taule, balancer la bouteille et ses maudites dépendances. Il faut s'essayer à vivre, avec la prière comme seul viatique." (p.55)

 Pierre apprend au narrateur à voir ce pays, à le découvrir et à l'aimer pour sa force, ses villages, leurs habitants et leurs rites; leur rythme de vie qui n'a rien à voir avec celui d'un citadin mais qui n'est pas exempt d'une dureté minérale...
 Un beau livre, à reprendre, pas si "simple" que cela...


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