jeudi 17 septembre 2015

Daniel Avner a disparu, Elena Costa, Gallimard, 2015, 135 pages.

       Encore un roman sur la deuxième guerre mondiale et la Shoah.. mais ce premier roman d'Elena Costa aborde de nombreux thèmes en peu de pages.
       Le narrateur personnage, Daniel, démarre son récit en 1960, peu après la mort de son grand-père, Simon, qui l'a élevé après la rafle du reste de sa famille. La grand-mère, les parents et la sœur de Daniel ont été emmenés par les gendarmes alors que le grand-père allait chercher Daniel chez un ami... Daniel va vivre avec la culpabilité du survivant, acceptant la violence et les coups infligés par Simon, sorte de métaphore de ce qu'il n'a pas vécu dans le camp d'extermination "ce besoin d'éprouver physiquement la disparition de ma famille, de l'endurer par la faim et la douleur." (p.59)
       Il rencontrera Dora, une jeune serveuse, devant le Lutetia, lieu de retrouvailles des Juifs qui  avaient survécu. Ils vont vivre ensemble une histoire d'amour compliquée, avoir un fils qui sera également le narrateur d'une partie du roman. Ce livre traite bien de la filiation à travers le livre que Dora va écrire.
       On voit donc que ce court roman possède une structure riche, que l'intrigue n'est pas linéaire, mais que les éléments sont donnés dans un va et vient entre passé et présent, ce qui maintient l'attention du lecteur.
        Le titre est également intéressant, un peu mystérieux, puisque finalement ce n'est pas Daniel qui disparaît.  Sans dévoiler la fin, on peut dire aussi que le roman ne s'achève pas sur le héros éponyme mais sur son fils.
        La jeune auteur, Elena Costa, 28 ans, signe un premier roman pertinent et prometteur. Elle est ravie de l'aventure qui lui arrive mais souhaite retrouver une vie plus normale pour se remettre à l'écriture; elle a déjà un autre projet.


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