jeudi 5 juillet 2018

Le dernier gardien d'Ellis Island, Gaëlle Josse, Notabilia, 2014, 163 pages.

  Visitant en 2012 le musée de l'Immigration basé à Ellis Island, l'écrivain Gaëlle Josse a été saisie par l'atmosphère de ces lieux qui ont vu passer tant d' exilés... Elle nous confie que le sujet d'écrire sur tous les "migrants, émigrants, immigrants" qui avaient transité par cette île s'est imposé à elle.

  Comme dans tous ses romans, la brièveté est de rigueur, ce qui renforce la tension dramatique; Il s'agit ici de la lecture du journal - et en l’occurrence des derniers jours de ce journal- du directeur de ce qui était le premier contact des migrants avec l'Amérique.
 Contrôles d'identité, questions (il y en a 29), état de santé, autant de critères qui donnent l'accès au "paradis"... ou pas!

  Du 3 novembre 1954 à 10 heures du matin au 11 novembre 1954 à 4 heures de l'après-midi, avant le moment où il devra rendre les clés et quitter les lieux, John Mitchell revient sur les femmes et les hommes ainsi que sur les événements qui ont marqué sa vie: des regrets, des remords, des angoisses aussi; beaucoup d'empathie par rapport aux personnes qu'il a croisées rend sympathique et touchant ce directeur d'un centre proche d'un centre de détention.

  D'une écriture toujours fine et élégante, Gaëlle Josse nous fait participer à l'émotion qui fut la sienne en 2012. Elle rend hommage à tous ces êtres qui ont vécu ce passage obligé. Ce thème toujours d'actualité est traité avec subtilité en montrant les paradoxes de l'âme humaine.




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