jeudi 8 mars 2018

Légende d'un dormeur éveillé, Gaëlle Nohant, 2017, Editions Héloïse d'Ormesson, 532 pages.



  La part des flammes, cela vous dit quelque chose? L'évocation de l'incendie du Bazar de la Charité à travers quelques figures féminines historiques ou fictionnelles nous avait transportés au dix-neuvième siècle. Avec Légende d'un dormeur éveillé,- Gaëlle Nohant nous fait découvrir (ou re-découvrir) le surréalisme à travers la figure de Robert  Desnos et l'oxymore du titre nous dit quelque chose de ce mouvement complexe.

  Il n'est pas le poète surréaliste le plus célèbre: on pense d'abord à Paul Eluard ou à André Breton mais c'est celui qu'affectionne notre auteur comme le souligne l'une des exergues:

  A Robert Desnos
  qui m'accompagne depuis l'adolescence.
par ce roman, j'ai voulu lui rendre
un peu de tout ce qu' il m'avait donné.


Ce gros roman, extrêmement documenté, est passionnant pour l'histoire littéraire, pour l'Histoire et pour l'aspect romanesque.
Tensions au sein du surréalisme avec André Breton en particulier, évocation des recherches de ce mouvement, description plus recherchée du Paris sous l'occupation et du rôle que Desnos a pu tenir dans la Résistance , histoires d'amour et surtout de Youki, tout d'abord femme et modèle du peintre japonais Foujita, puis muse de Desnos, celle qu'il appela la Sirène . La dernière partie de l'œuvre donne la parole à cette femme qui réalise l'amour qu'elle lui a porté et l'immense dette qu'elle a envers lui.

Des amies lectrices qui ne connaissaient pas ce poète m'ont dit tout le bien qu'elles pensaient de ce livre si imposant. Sa taille peut effrayer, mais il se lit de manière fluide. Il permet de découvrir aussi des fragments de l'écriture de ce "dormeur éveillé ".


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