jeudi 2 mars 2017

Des phrases courtes, ma chérie, Pierrette Fleutiaux, 2001, Actes Sud, 223 pages.

  Ce livre relate de manière pudique mais un peu douloureuse la complexité des relations mère-fille lorsque la mère vieillit... le style est élégant, la narration est chronologique avec parfois une impression de "haché" due à la succession de petites saynètes.

  Mais l'auteur qui est aussi la narratrice se demande si elle a le droit de faire de sa mère un personnage de roman et surtout "si elle avait eu l'idée d'apparaître un jour dans un livre, ce n'est certes pas celle que je fais apparaître ici,  pas cette vieille femme dans ses pathétiques derniers efforts" (page 174)


  26 chapitres avec des titres très courts traitent du thème de la vieillesse, considérée comme une lutte, un enfermement: P. Fleutiaux utilise souvent l'image de "la cellophane".  Mais la mère reste néanmoins une séductrice qui prendra soin jusqu'à la fin de son apparence,  que ce soit devant le docteur, devant le directeur de la maison de retraite "chic " ou  la vendeuse de robes. Un exemple frappant est celui de la salle à manger "la grande épreuve"[...] le lieu où se vérifie en public, la légitimité de votre présence." (page 177). Marie de Hennezel est plus positive, je pense en particulier à l'essai La chaleur du cœur empêche nos corps de rouiller.

  Aucun chapitre n'est intitulé "mort" même si le dernier chapitre raconte la mort de la mère. Il aura fallu deux ans à notre narratrice avant de rapporter ces dernières années, nécessaire mise à distance avant l'écriture. Ce livre est plus un témoignage qu'un roman, un hommage rendu à la mère jamais nommée et un document très émouvant.
Un article précédent rendait compte d'un ouvrage plus récent du même auteur: Destiny

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