jeudi 16 mars 2017

Le quatrième mur, Sorj Chalandon, 2013, Grasset, 327 pages.

     Le quatrième mur est une invention de Diderot pour désigner le mur factice dressé entre acteurs et spectateurs, celui qui permet l'illusion théâtrale.

     Le titre annonce donc un roman qui a trait au genre théâtral: il va s'agir d'Antigone, celle d'Anouilh qu'un metteur en scène juif, Samuel, voudrait faire jouer à Beyrouth dans les années 80; il voudrait rassembler pour jouer des membres des diverses communautés et religions qui vivent dans ce lieu tourmenté: un acteur dans chaque camp avec Imane, une Palestinienne pour Antigone, Hémon est un Druze, etc...
 Mais Samuel a un cancer et il va mourir; il demande alors  à Georges, un ami français, jeune metteur en scène, d'aller au Liban et de monter la pièce à sa place. Georges accepte au grand désespoir de sa femme Aurore qui craint de le voir partir dans ce pays loin d'être calme.

  Georges part à Beyrouth et le nom de Samuel lui ouvre les portes dont il a besoin. Il rencontre les différents acteurs, et leur fixe rendez-vous pour dans quatre mois. Il rentre en France, retrouve Aurore et leur petite fille Louise.

  De nombreuses péripéties graves vont attendre Georges à son retour au Liban Nous rentrons dans le drame et théâtre et vie réelle s'entrecroisent. Roman noir, comme certaines pièces d"Anouilh, Le quatrième mur possède la force  des tragédies grecques, sans espérance, mais emplie de beauté. Les lycéens ne s'y sont pas trompés, eux qui lui ont décerné
le prix Goncourt des lycéens en 2013...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire