jeudi 2 juin 2016

Maligne, Noémie Caillault, janvier 2016, Payot, 94 pages.

      Il ne s'agit pas d'un roman, mais d'un  témoignage écrit par une jeune femme  après la découverte à 27 ans d'une tumeur de six centimètres dans le sein gauche... Elle nous rapporte les faits de manière chronologique, mais ce qui sauve( ! )son sujet, c'est qu'il soit traité avec beaucoup d'humour:

      "On va vous faire une échographie et non une mammographie: on n'envoie pas des rayons pour rien, mademoiselle, vous êtes trop jeune!!!
Donc, échographie. Il m'apporte les résultats. A priori, il n'y a rien d'inquiétant. Je respire. Mais...
      - Vous avez les seins denses, on ne voit pas très bien, on va vous faire une petite mammographie quand même.
      Ah? Il y a encore dix minutes j'étais trop jeune. C'est fou comme on vieillit vite, dans un hôpital!" (p.13)

      Vous avez dû repérer que le style est alerte, rapide: Noémie Caillault en a fait un spectacle qu'elle a joué pour la première fois au printemps 2015. Je ne sais pas comment elle a traité le personnage de sa mère, mais dans ce livre, elle est bien épinglée! C'est assez drôle au demeurant. Je vous renvoie au dialogue de la page 45 juste avant la première chimio. Ou, lorsque sa fille commence à perdre ses cheveux..
  "Mon petit frère arrive, il voit la mèche sur la table, il lâche son portable tout neuf...mort!
  - Manquait plus que ça! s'écrie ma mère. Entre ta sœur qui perd ses cheveux et toi qui pètes ton portable, ah, je suis gâtée avec vous!" (p.51)

   Noémie dialogue avec sa petite voix intérieure prénommée Max qui la soutient... ainsi que quelques amis, ceux qui n'ont pas eu peur de la maladie et de la malade...

  Cette jeune femme, jolie comme un cœur, que j'ai découverte lors de l'émission La Grande Librairie du jeudi 10 mai, est maintenant apparemment guérie. On lui souhaite de poursuivre sa carrière de comédienne avec succès, la même fraîcheur et le même appétit de vivre! Ce n'est néanmoins sans doute pas la révélation d'un grand écrivain: vous l'avez compris, l'intérêt est ailleurs.


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