jeudi 27 juillet 2017

Le Meilleur des amis, Sean Rose, Actes Sud, janvier 2017, 150 pages.

   Ce deuxième roman de Sean Rose nous présente un triangle amoureux, célèbre figure des intrigues amoureuses.

  Le narrateur personnage- ce roman est écrit à la première personne- nous évoque tout d'abord son amitié avec Thibaut, amitié de jeunes étudiants qui refont le monde! De nombreuses discussions autour du sens de la vie dans les cafés parisiens Des heures et des heures siphonnées pour l'éternité. Ce temps perdu est le ciment de l'amitié. Des amitiés de jeunesse, en tout cas. Qui après, une fois les études terminées, a encore le temps? Nos élucubrations n'avaient sans doute pas grand intérêt-les grandes questions qui ne mènent nulle part.  (page 55)les conduiront vers une amitié plus profonde malgré leurs différences: Thibaut est originaire de Bordeaux et notre narrateur a des racines mêlées, sa mère étant issue du royaume de K., lointain petit pays mystérieux du Sud-Est asiatique.

  Thibaut est fiancée avec Camille, étudiante en droit qui a arraché à ses parents la permission de faire l'Ecole du Louvre. Passionnée d'art, elle va entraîner l'ami dans des visites d'expositions, dans les salles du Louvre. Une complicité forte va s'installer entre eux.

 Et, naturellement, un soir, l'alchimie se produisit, et ils devinrent amants. Thibaut ignorera tout de cette liaison amoureuse rompue par Camille...Jusqu'au jour où elle retint ses larmes, jusqu'au jour où elle n'eut d'autres mots que c'est fini. C'est fini... je t'aime. (page 114)

 Le narrateur partira pour un stage dans un pays voisin du sien et il perdra de vue son ami et son amante jusqu'au jour où il aura la curiosité de la revoir.

 Ce beau roman qui évoque bien sûr le film Jules et Jim, est écrit avec une plume fiévreuse et rapide pour nous parler de l'amitié, de l'amour, du regret. Il se termine par un très bel épilogue que je vous  laisse découvrir!


jeudi 13 juillet 2017

Fendre l'armure, Anna Gavalda, Le Dilettante, 2017, 285 pages.

    Anna Gavalda nous revient avec un recueil de nouvelles dans la veine de Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part.

   Quand j'en ai commencé la lecture, je ne savais pas qu'il s'agissait de nouvelles. Un peu déçue au départ, j'ai finalement apprécié l'ensemble même si certains récits sont assez pathétiques. Ils sont bien le reflet d'une époque, la nôtre, et Anna Gavalda s'intéresse aussi bien à la petite vendeuse d'animaux de compagnie qu'au directeur d'une entreprise travaillant à l'international, aux états d'âme d'un chauffeur de poids lourd qu'à ceux d'un petit garçon de six ans -fort attachant au demeurant- dans une cour de récréation.

   Elle nous donne à voir des tranches de vie qui possèdent des tonalités différentes: j'ai trouvé bien triste "La maquisarde" ou "Mon chien va mourir", mais les dénouements de "Happy meal" de "Mes points de vie"  sont plus légers et font sourire.

  Les chutes sont remarquables et c'est une des forces du style d'Anna Gavalda.

  Un livre qui se lit facilement à mettre sans hésiter dans la valise des vacances.


vendredi 7 juillet 2017

Des âmes simples, Pierre Adrian, 2106, Equateurs, 191 pages.

  Qui connait Sarrance, village perdu au fond d'une vallée resserrée des Pyrénées? Ce village s'est bâti le long de la rue du Haut, et il doit son essor au monastère implanté autour de l'église Notre-Dame. C'est une étape pour les pèlerins de Saint Jacques de Compostelle et ce fut un lieu d'inspiration pour Marguerite de Navarre et Francis Jammes, poète du pays qui" en chante les légendes" (page 28).

  Plus récemment, un très jeune écrivain -22 ans- talentueux a été saisi par la poignante beauté des lieux et l'étrangeté des habitants des environs. Terre marquée par l'exode rural, elle est aussi affligée des fléaux de notre époque, le divorce, la drogue, l'alcoolisme, et toutes les souffrances qui en découlent.

  Notre narrateur-écrivain s'installe donc au monastère de Sarrance qui fait bâtiment d'accueil; y passent ou résident des pèlerins mais aussi des paumés de la vie: femmes battues, hommes en perte d'emploi ou de repères. Mais celui qui reçoit, Pierre, est le curé de la paroisse et fait figure de rocher pour ceux qui viennent lui parler. Il sait trouver les mots pour soulager les maux, remettre toutes ces souffrances à Celui qui peut les porter avec nous. "Oui, il y a aussi toutes ces rencontres, ces discussions autour d'une table avec ceux que le monastère protège, soulage. Leur présence ici est sans raison. Une halte au cours d'une vie bousillée.Le besoin d'un énième départ après une vie bousillée. Oublier la taule, balancer la bouteille et ses maudites dépendances. Il faut s'essayer à vivre, avec la prière comme seul viatique." (p.55)

 Pierre apprend au narrateur à voir ce pays, à le découvrir et à l'aimer pour sa force, ses villages, leurs habitants et leurs rites; leur rythme de vie qui n'a rien à voir avec celui d'un citadin mais qui n'est pas exempt d'une dureté minérale...
 Un beau livre, à reprendre, pas si "simple" que cela...