Ce gros roman se lit très aisément
grâce à une intrigue bien montée et des personnages attachants.
Il y a plusieurs narrateurs dans
ce livre : le premier, facile à identifier, est Franz, fils
d’Abraham. Ce jeune garçon arrive avec
son père dans une petite ville de province en 1963. Le père vient de reprendre
un cabinet de médecin. Le père et le fils sont d’emblée fort sympathiques. Le
garçon a subi un gros traumatisme dont il a oublié les circonstances que nous
découvrirons au fil de la lecture. Sa
mère est absente, on suppose qu’elle est morte.
L’autre voix est plus intrigante.
Un « je » apparaît à la page 75 : « je pense qu’un homme
n’est pas fait pour vivre seul » ou page 114 : « Je les ai
vus tous trois.. » L’identification de ce deuxième narrateur s’opère à la
fin du roman. C’est ce que je pense être une des faiblesses du roman, car ce n'est pas crédible.
Franz m'a beaucoup plu comme personnage: c'est un intuitif, assez solitaire au début; scolairement brillant, il lui faut s’affirmer face aux jaloux. Il est passionné de lecture (comme je le comprends!) et dévore tout les invendus de la librairie de la bourgade et tous les livres de la petite bibliothèque.
La lecture lui permet de répondre à certaines de ses interrogations mais suscite aussi nombre de questions, entre autres celle de la mort: "...je suis en train de lire qu'un personnage est blessé et meurt, sans qu'on sache pourquoi.
La lecture lui permet de répondre à certaines de ses interrogations mais suscite aussi nombre de questions, entre autres celle de la mort: "...je suis en train de lire qu'un personnage est blessé et meurt, sans qu'on sache pourquoi.
Enfin, dans les livres, je sais pourquoi. Parce que la personne qui a écrit ce livre a choisi de faire comme ça. Moi, il y en a que je n'aurais pas laissé mourir." (p. 282)
En furetant dans leur vieille maison, il va découvrir un mystérieux carnet... qui contient de magnifiques lettres d'amour. Cette découverte va permettre la résolution d'une énigme qui aurait pu s'avérer douloureuse.
Deux personnages féminins
interviennent et jouent en quelque sorte le rôle des bonnes fées : Claire
Delisse (quel nom approprié !) et sa fille Luciane, un peu plus âgée que
Franz. On passe un bon moment en lisant les aventures de ces quatre
personnages.
Winckler est sûrement un
écrivain imprégné de culture classique. On retrouve des échos de Rimbaud et
bien sûr de tous les auteurs cités à la fin de son ouvrage. J’ai apprécié son style à la fois
classique dans sa syntaxe mais également contemporain pour la fluidité de la
langue.
A suivre! nous dit l'auteur... sous le titre alléchant: Les Histoires de Franz.