Les amateurs de romans policiers connaissent certainement cet écrivain suédois né en 1948 et décédé en octobre 2015 avant la parution d'un autre roman qui nous rappelle également l'art de chausser, Les bottes suédoises!
L'essentiel du roman se passe dans une île suédoise. Le narrateur-personnage, déjà âgé, s'est retiré dans cette demeure plus qu'isolée après un événement grave que nous apprendrons par la suite et qui a créé cette première rupture dans sa vie. Il vit donc seul avec vieux chien et vieux chat et n'a pour visite que celle du facteur de l'archipel. Il le reçoit toujours sur son ponton et personne ne pénètre dans sa maison qu'une fourmilière est en train de coloniser: s'agit-il d'une métaphore de son engluement?
En quatre mouvements intitulés "La glace", "La forêt", "La mer", "Solstice d'hiver", sa vie va être bouleversée par des intrusions dans sa vie érémitique. Des apparitions vont l'obliger à sortir de cette solitude , sorties non choisies mais qui seront la source de profonds changements.
Les relations entre les personnages sont vraies et puissantes à l'instar du paysage qui les entoure. La Suède est évoquée de manière sensible et poétique: "Je ne comprends pas comment personne ne s'aperçoit que nous avons dans ce pays des ressources naturelles fantastiques qui n'attendent que d'être exploitées. Qui vend le silence comme on vend le bois ou le fer?" (p. 140) ou, à propos des noms des îles ou des îlots, en particulier les îlots qu'on appelle Les Soupirs: "Quelquefois je me figure que les arbres murmurent, que les fleurs chuchotent, que les buissons fredonnent des mélodies mystérieuses et que les églantines, dans les crevasses derrière le pommier de ma grand-mère, font résonner des notes pures sur des instruments invisibles. Alors pourquoi des îlots ne soupireraient-ils pas?" (p.240)
Le titre s'explique environ au milieu du roman, mais je le trouve néanmoins curieux.
J'ai beaucoup aimé ce livre pudique, parfois lyrique, et qui se lit très vite!
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