Ce livre est un témoignage poignant mais sans pathos. Je l'ai lu néanmoins la gorge serrée et les larmes aux yeux: en effet, il ne peut que nous toucher, car il nous parle de la maladie et de la mort d'un enfant.
Marie-Axelle et Benoit ont trois jeunes enfants, un garçon et deux filles quand s'annonce ce petit quatrième, un autre garçon: leur joie est à son comble. Cet adorable petit bébé va connaitre un développement au ralenti et rapidement la jeune mère s'inquiète: il ne se tient pas assis à 9 mois, il ne se retourne que d'un côté. Il faudra du temps avant de poser le diagnostic: leur petit Gaspard est atteint d'une maladie neurodégénérative, la maladie de Sandhoff. Il n'existe aucun traitement et l'espérance de vie est très courte. Au premier anniversaire de l'enfant, ils savent que, comme le dit Anne-Dauphine Julliand dans Deux petits pas sur le sable mouillé , il faut "Ajouter de la vie aux jours, quand on peut plus ajouter des jours à la vie."
Ce témoignage est écrit à deux voix, celle des deux parents; ils nous livrent avec pudeur et vérité leurs réactions, leurs sentiments ainsi que les réactions des frère et sœurs. Ce livre a été écrit après le décès de Gaspard, et est né d'une intuition de Benoit qui avait créé avec l'assentiment de Marie-Axelle, une page Facebook relatant leur parcours: "j'ai besoin de dire ma souffrance, de dire mon admiration sans bornes pour Gaspard et pour ma femme. J'ai besoin de cesser d’être en colère et d'accepter mon impuissance, mon désespoir en mettant des mots sur l'indicible. J'ai besoin d'aide, aussi" .(page 124). Cette page a été très suivie, et leur a apporté beaucoup d'encouragements , d'assurance de prières, et de demande de conseils. Leur foi est vive, mais elle ne gomme pas la souffrance.
Il est difficile de retracer les trois ans qui séparent le diagnostic du jour du décès de ce petit garçon qui meurt dans les bras de sa maman. Je salue le courage héroïque de ses parents qui ont vécu tous les jours de cette brève vie avec intensité, comme faire le deuil du rire de son enfant, puis de ses larmes...
Ils nous apprennent que l'important, c'est d'aimer.
jeudi 28 juin 2018
jeudi 21 juin 2018
Le suspendu de Conakry, Jean-Christophe Rufin, Flammarion, 2018, 319 pages.
Aurel Timescu, vice-consul de France en Guinée, d'origine roumaine, se trouve en l'absence du Consul Général devoir enquêter sur une mort violente survenue dans la marina de Conakry.
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu' Aurel détonne dans le paysage du consulat; sa description est extrêmement drôle compte tenu du contexte: "Sa tenue de bureau habituelle se composait d'un costume rayé à trois boutons, d'une chemise à col pointu à laquelle d'innombrables lavages donnaient des reflets jaunes et d'une cravate à rayures rouges et vertes. Quand il sortait, il enfilait toujours un long manteau de tweed croisé à larges revers qu'il tenait soigneusement boutonné.Pour protester contre le sort injuste qui l'avait exilé dans cette capitale africaine, il mettait un point d'honneur à ne rien changer à ses habitudes vestimentaires." (pages 13-14)
Notre vice-consul n'est pas apprécié par son supérieur hiérarchique qui l'a relégué dans un placard au sens propre du terme sans ordinateur et sans téléphone.
La mort de Jacques Mayères qui séjournait depuis six mois dans la marina de cette capitale va être pour lui l'occasion de travailler avec le commissaire Dupertuis et son collègue guinéen Bâ chargé de l’enquête. Ayant appris par hasard ce décès, il s'était précipité à la marina car "les questions criminelles représentaient à peu près la seule chose qui dans la vie pût encore l'exciter." (page 43). Il va réclamer un téléphone et une connexion internet pour faire des recherches et contacter la famille. Cette procédure va le faire sortir de son placard et transformer sa vie.
Il va en particulier rencontrer la sœur du défunt, venue de France, l'inviter à diner, mener une enquête parfois dangereuse ou à la limite de la légalité avec cette femme charmante.
Bref, un Rufin qui change, amusant malgré ce "suspendu", entre aventures et polar.
Un bon roman de vacances!
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu' Aurel détonne dans le paysage du consulat; sa description est extrêmement drôle compte tenu du contexte: "Sa tenue de bureau habituelle se composait d'un costume rayé à trois boutons, d'une chemise à col pointu à laquelle d'innombrables lavages donnaient des reflets jaunes et d'une cravate à rayures rouges et vertes. Quand il sortait, il enfilait toujours un long manteau de tweed croisé à larges revers qu'il tenait soigneusement boutonné.Pour protester contre le sort injuste qui l'avait exilé dans cette capitale africaine, il mettait un point d'honneur à ne rien changer à ses habitudes vestimentaires." (pages 13-14)
Notre vice-consul n'est pas apprécié par son supérieur hiérarchique qui l'a relégué dans un placard au sens propre du terme sans ordinateur et sans téléphone.
La mort de Jacques Mayères qui séjournait depuis six mois dans la marina de cette capitale va être pour lui l'occasion de travailler avec le commissaire Dupertuis et son collègue guinéen Bâ chargé de l’enquête. Ayant appris par hasard ce décès, il s'était précipité à la marina car "les questions criminelles représentaient à peu près la seule chose qui dans la vie pût encore l'exciter." (page 43). Il va réclamer un téléphone et une connexion internet pour faire des recherches et contacter la famille. Cette procédure va le faire sortir de son placard et transformer sa vie.
Il va en particulier rencontrer la sœur du défunt, venue de France, l'inviter à diner, mener une enquête parfois dangereuse ou à la limite de la légalité avec cette femme charmante.
Bref, un Rufin qui change, amusant malgré ce "suspendu", entre aventures et polar.
Un bon roman de vacances!
jeudi 14 juin 2018
Des larmes aux rires, Claire d'Harcourt, Seuil, Le Funambule, 2006.
Cet album sous -titré Les émotions et les sentiments dans l'art présente sous quatre grandes entrées (de la solitude à l'amour, du songe à l'effroi, de l'orgueil au pardon, de la fureur au bonheur), une palette de sentiments illustrés chacun de deux reproductions d'oeuvre qui "se rencontrent et font écho".
La sélection est habilement faite et très évocatrice et elle est l'occasion pour le lecteur de découvrir ou redécouvrir des peintures, sculptures, masques, photographies, gravures; le petit-fils qui a trouvé ce livre sur les rayonnages de la bibliothèque, section enfants, a eu la joie de me le faire découvrir. En effet, l'institutrice l'avait montré à sa classe, et ils avaient ainsi exploré les sentiments en les mimant. Il a fallu expliquer en parcourant le livre ce qu'était le sarcasme ou essayer de différencier remords et repentir...
L’iconographie est belle, l'album est suffisamment grand pour être agréable à manipuler;
à explorer à partir de 5-6 ans. Et on peut mimer à tout âge!
Et que représente pour vous l'oeuvre que nous avons sous les yeux?
La bienveillance? La joie?
La sélection est habilement faite et très évocatrice et elle est l'occasion pour le lecteur de découvrir ou redécouvrir des peintures, sculptures, masques, photographies, gravures; le petit-fils qui a trouvé ce livre sur les rayonnages de la bibliothèque, section enfants, a eu la joie de me le faire découvrir. En effet, l'institutrice l'avait montré à sa classe, et ils avaient ainsi exploré les sentiments en les mimant. Il a fallu expliquer en parcourant le livre ce qu'était le sarcasme ou essayer de différencier remords et repentir...
L’iconographie est belle, l'album est suffisamment grand pour être agréable à manipuler;
à explorer à partir de 5-6 ans. Et on peut mimer à tout âge!
Et que représente pour vous l'oeuvre que nous avons sous les yeux?
La bienveillance? La joie?
jeudi 7 juin 2018
La trace du sang, Peter May, Rouergue, 2015, 4016 pages.
Voilà un Écossais qui possède l'art du suspense! Il met en scène un personnage récurrent dans plusieurs romans policiers, Enzo MacLeod au nom bien typé..
Cet homme s'est mis en tête de résoudre diverses affaires jamais élucidées, pas réglées par la police française et ce faisant il dérange un tueur redoutable. Pour atteindre MacLeod, l'assassin décide de s'en prendre à sa famille et en particulier à une de ses filles. Ayant trouvé une astuce pour écarter provisoirement ce détective trop malin, (je vous laisse le plaisir de la lecture), il va multiplier les embûches pour arriver même à le faire arrêter et emprisonner pour un meurtre que MacLeod n'a naturellement pas commis.
MacLeod est aussi un séducteur et il va croiser la route d'une jeune femme mystérieuse, Anna, qui va l'héberger avec sa famille pour les mettre provisoirement à l'abri. Une belle idylle s'ébauche...
L'enquête va le faire remonter dans le temps, recherchant les racines de cette histoire tout d'abord en Espagne, puis à Londres, puis en France dans le Roussillon et à Aubagne...
Beaucoup de rebondissements et d'imprévus pimentent la trame de ce roman fort distrayant qui se lit d'une traite. Le personnage principal est attachant et pittoresque, les rouages sont bien huilés, et l'épilogue nous laisse supposer que les aventures de MacLeod ne sont pas terminées!
💓
Cet homme s'est mis en tête de résoudre diverses affaires jamais élucidées, pas réglées par la police française et ce faisant il dérange un tueur redoutable. Pour atteindre MacLeod, l'assassin décide de s'en prendre à sa famille et en particulier à une de ses filles. Ayant trouvé une astuce pour écarter provisoirement ce détective trop malin, (je vous laisse le plaisir de la lecture), il va multiplier les embûches pour arriver même à le faire arrêter et emprisonner pour un meurtre que MacLeod n'a naturellement pas commis.
MacLeod est aussi un séducteur et il va croiser la route d'une jeune femme mystérieuse, Anna, qui va l'héberger avec sa famille pour les mettre provisoirement à l'abri. Une belle idylle s'ébauche...
L'enquête va le faire remonter dans le temps, recherchant les racines de cette histoire tout d'abord en Espagne, puis à Londres, puis en France dans le Roussillon et à Aubagne...
Beaucoup de rebondissements et d'imprévus pimentent la trame de ce roman fort distrayant qui se lit d'une traite. Le personnage principal est attachant et pittoresque, les rouages sont bien huilés, et l'épilogue nous laisse supposer que les aventures de MacLeod ne sont pas terminées!
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