jeudi 21 juin 2018

Le suspendu de Conakry, Jean-Christophe Rufin, Flammarion, 2018, 319 pages.

  Aurel Timescu, vice-consul de France en Guinée, d'origine roumaine, se trouve  en l'absence du Consul Général devoir enquêter sur une mort violente survenue dans la marina de Conakry.

  Le moins que l'on puisse dire, c'est qu' Aurel détonne dans le paysage du consulat; sa description est extrêmement drôle compte tenu du contexte: "Sa tenue de bureau habituelle se composait d'un costume rayé à trois boutons, d'une chemise à col pointu à laquelle d'innombrables lavages donnaient des reflets jaunes et d'une cravate à rayures rouges et vertes. Quand il sortait, il enfilait toujours un long manteau de tweed croisé à larges revers qu'il tenait soigneusement boutonné.Pour protester contre le sort injuste qui l'avait exilé dans cette capitale africaine, il mettait un point d'honneur à ne rien changer à ses habitudes vestimentaires." (pages 13-14)
  Notre vice-consul n'est pas apprécié par son supérieur hiérarchique qui l'a relégué dans un placard au sens propre du terme sans ordinateur et sans téléphone.

  La mort de Jacques Mayères qui séjournait depuis six mois dans la marina de cette capitale va être pour lui l'occasion de travailler avec le commissaire Dupertuis et son collègue guinéen Bâ chargé de l’enquête. Ayant appris par hasard ce décès, il s'était précipité à la marina car "les questions criminelles représentaient à peu près la seule chose qui dans la vie pût encore l'exciter." (page 43). Il va réclamer un téléphone et une connexion internet pour faire des recherches et contacter la famille. Cette procédure va le faire sortir de son placard et transformer sa vie.

  Il va en particulier rencontrer la sœur du défunt, venue de France, l'inviter à diner, mener une enquête parfois dangereuse ou à la limite de la légalité avec cette femme charmante.

Bref, un Rufin qui change, amusant malgré ce "suspendu", entre aventures et polar.
Un bon roman de vacances!


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