Le premier livre de Patrice Franceschi que j'ai lu est un recueil de nouvelles paru en 2015, Première personne du singulier, pour lequel il a reçu le Prix Goncourt de la nouvelle. Le courage, parfois l'héroïsme, y était exalté.
Il revient ici avec un autre recueil de nouvelles: il imagine le visage du monde dans cent ans, et cela n'a rien de réjouissant. Toutes ces nouvelles qu'on peut lire comme des fables ont un lien: que faisons-nous de notre destin d'hommes? quel est le sens de notre vie? que va devenir l'Homme?
Dans un monde devenu fou, quelques personnages, les "héros" résistent en choisissant la liberté , c'est à dire qu'ils rentrent en résistance. Ils utilisent les failles du système pour tenter de s'y opposer. Parfois grinçantes, certains fables nous font sourire (L'Ecclésiaste vous salue bien!, page 33) ou évoquent Huxley et son 1984 dystopique, quand elles ne sont pas apocalyptiques! (La traversée de Paris, page 189).
Cette résistance est organisée; il s'agit d'un véritable groupe appelé "le réseau Sénèque", cauchemar des dirigeants.Il est en tout cas la preuve qu'il est toujours possible de choisir son camp et de dire non à l'uniformisation et à la pensée convenue dite "correcte". Mais le livre s'achève sur une note acerbe avec l'évocation de "la caméra du plafond" comme "l’œil de Caïn dans sa tombe." Réveillons-nous!
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