Jugez-en plutôt:
Notre héros est un grand cœur mais un cœur simple. Andreas Egger va passer sa vie dans les Alpes autrichiennes. Né au début du XXème siècle,recueilli à contre -cœur par un oncle à la suite du décès de sa mère , le petit Andreas va être le souffre-douleur (il boitera toute sa vie à la suite d'une des corrections musclées de cet homme) et "l'homme à tout faire" de la ferme. Cela ne l'aigrit pas, mais renforce son tempérament, jusqu'au jour où il s'insurge tranquillement devant les coups de ceinture que veut lui infliger son oncle: " Tout ce que je veux, c'est la paix, rien d'autre." et, un peu plus loin: "Si tu me frappes, je te tue!" (page 29)
Egger va rencontrer une charmante jeune servante d'auberge, Marie, qu'il courtise avec infiniment de poésie. Il lui fera une déclaration fracassante à laquelle elle répondra favorablement. Malgré son handicap, il travaille dans une société d'installation de téléphérique, apprécié des autres ouvriers.
Il va connaitre deux épreuves terribles dont celle de la guerre. Déclaré "bon pour le service", un officier l'envoie "libérer l'Est"! Prisonnier, il reviendra dans son village et vivra jusqu'à soixante -dix -neuf ans avec infiniment de sagesse: "Il ne pouvait pas se rappeler d'où il venait, et en fin de compte ne savait pas où il irait. Mais, à cet entre-temps qu'était sa vie, il repensait sans regret, avec un petit rire saccadé et un immense étonnement." (pages 138-139)
Rien de très glorieux dans cette vie, sauf qu'il s'agit d'une vie où on est dans l'être et non dans le paraître.
Ce petit roman m'évoquait La grande peur dans la montagne de Charles -Ferdinand Ramuz pour sa simplicité apparente, la beauté des paysages rencontrés et le rappel de la petitesse de l'homme devant la création.
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