mercredi 1 juillet 2015

Velazquez, Elie Faure, 2015, édition des équateurs

       Ce livre a connu une première publication en 1903 aux éditions Henri Laurens. La présente édition a été effectuée à l'occasion de l'exposition qui se tient jusqu'au 13 juillet 2015 au Grand Palais.

     Il s'agit d'une biographie critique de Velazquez, grand peintre de cour  et peintre attitré de Philippe IV d'Espagne. Faure est un critique d'art lyrique, à la manière d'un Baudelaire. Il évoque les couleurs employées par ce peintre "il n'emploie que des couleurs rares, la gamme des gris, des blancs d'argent et de nacre, des noirs profonds, quelques verts, quelques rouges, des roses qui s'éteignent comme s'éteint le jour."(p.48). Le maître de Velazquez, c'est la nature, et en effet, l'Espagne est minérale, l'Espagne est grise et chez tous les vrais peintres d'Espagne, les gris dominent: voyez Herrera, Zurbaran, Le Greco, Goya.
      Faure (1873-1937), auteur d'une monumentale Histoire de l'Art qui demeure une référence, a une plume de poète: "Velazquez jette sur la toile le vol errant des harmonies comme le vent sème les feuilles sur la terre et comme il disperse l'écume à la surface de la mer."
      Velazquez est un portraitiste de génie: on pense au "terrible portrait du pape Innocent X" (p.91), à la"majesté mélancolique du roi dégénéré" et, à sa suite, "voici les infants, les petits princes maladifs" (p.93) comme l'infant Balthazar-Charles, "chétif sur l'énorme cheval d'armes, mais bijou rose et brun, gris et or sur l'écrin bleu du ciel et des montagnes."
      Le tableau qu j'ai préféré lors de ma visite de l'exposition est la Vénus au miroir (1650), l'un des rares nus de la peinture espagnole; ce tableau est mystérieux quant à l'identité du modèle, et le reflet du  charmant visage dans le miroir entretient l’équivoque.
  catalogue de l'exposition du Grand Palais

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