mercredi 8 juillet 2015

Gibier d'élevage, Kenzaburô Ôé, 1966, 1982 pour la traduction Gallimard, 106 pages.

     Né en 1935 au Japon, Kenzaburô Ôé a suivi des cours de littérature française.
     Il reçoit le prix Akutagawa (équivalent de notre prix Goncourt) pour ce roman et le prix Nobel de littérature en 1994.


     Le narrateur est un jeune garçon racontant l’événement qui va d'abord secouer la torpeur des habitants de ce petit village de montagne, puis bouleverser leur vie. Un avion ennemi s'est écrasé dans la montagne mais le pilote est indemne et a été arrêté. Mais "comment trouver les mots pour décrire le gigantesque nègre ramené au village sous escorte, la veille au soir, comme une prise de chasse?"(p.40)
     Attaché par une chaîne dans une cave, l'homme se couche à terre. Les enfants le contemplent par le soupirail. ils vont se familiariser avec cet homme "une espèce d'animal gentil et paisible."(p.59) Notre narrateur est chargé de lui porter ses repas.
     Constatant que le piège retenant les chevilles de l'homme le blesse, les enfants vont le libérer.Une communication et  une certaine connivence s'installent entre le prisonnier et le groupe des enfants. Petit à petit, les villageois s'habituent à sa présence même à l’extérieur: "Au même titre que les chiens, les enfants et les arbres, il faisait désormais partie de l'existence du village."(p.73)
Tout cela va basculer lorsque les directives de la préfecture concernant le sort du prisonnier vont arriver...

     Dans cette fiction pessimiste, Kenzaburô Ôé souligne la bêtise et la méchanceté humaine, à la manière d'un apologue. Ce roman court peut parfaitement être lu par des lycéens et s'intégrerait semble t-il  dans une séquence de seconde ou de première comme lecture d'accompagnement, dite cursive.
   

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