La plume de Léonor de Récondo se fait prosaïque ou lyrique pour décrire les états d'âme du sculpteur; celui-ci découvre une petite communauté de paysans et d’artisans qui vivent en respectant la nature mais en subissant parfois sa colère. Les hommes et les femmes qui l'entourent sont pétris d'humanité dans leur simplicité quelquefois extrême comme celle de Cavallino, l'homme qui pense être un cheval mais qui s'exprime avec une rare poésie: "Le parfum, c'est le ciel qui s'embrase." (p.85). La rencontre avec le petit Michele sera également d'importance, car l'enfant saura trouver le chemin du cœur de l'artiste: ils ont en effet en commun la perte -très jeunes- d'une mère aimante et Michelangelo finira par retrouver la présence de sa mère et verra son image en lui.
"De l'orage naît l'espoir infini
D'un amour retrouvé
Qui s'arrache à l'oubli
Pour ressusciter la mémoire de l'enfant
Dans le cœur de l'homme." (p.211)
Et le souhait final de l'artiste est "Que la chair se fasse pierre." (p.215), ce qui éclaire le titre de l'oeuvre. Un très beau roman!