jeudi 17 décembre 2015

Hédi Kaddour, Les Prépondérants, 2015, Gallimard, 460 pages.

        L'intrigue de ce roman dense aux nombreux personnages s'inscrit de 1920 à 1924, tout d'abord dans une ville d'Afrique du Nord, dans un protectorat. On pense au Maroc, mais aucun nom réel ne permet de l'affirmer. Une équipe d'acteurs venant d'Hollywood a investi ce lieu durant un tournage. Des liens se tissent entre les Américains, les notables locaux et les colons... Certains personnages, entre autres le fils du caïd, Raouf,  qui découvre ainsi l'Occident, feront ensemble le voyage vers Paris puis Berlin, avant de retourner à Nahbès, cette petite ville du Maghreb. Ce voyage est en quelque sorte initiatique pour le jeune homme.
         On suit les personnages dans leurs pensées, leurs sentiments, leurs révoltes. Il y a plusieurs intrigues, amoureuses par exemple mais un des éléments les plus intéressants de l'oeuvre est la définition que les "prépondérants" donnent de ce nom que les colons utilisent pour parler d'eux.
          Il y a également une forme de tragique dans ce livre rappelée avec la formule "mektoub", qui signifie: "c'était écrit", illustrée à la fin du roman.

          Hédi Kaddour manie une belle langue, soutenue et riche. Ce livre a d'ailleurs reçu le Prix de l'Académie Française. On peut néanmoins trouver le roman un peu long malgré son intérêt. Avec Boussole et 2084, voici encore un livre de cette rentrée littéraire sur l'Orient.


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