On ne présente plus Eric-Emmanuel Schmitt, auteur prolifique, mais cet ouvrage est d'un genre assez nouveau pour lui: en effet, il ne s'agit pas d'un roman, ni de théâtre, mais d'un témoignage.
A vingt-huit ans, il entreprend un voyage dans le grand sud algérien en compagnie d'un metteur en scène, sur les traces de Charles de Foucauld, pour tenter de comprendre la démarche absolue de ce mystique auparavant "riche héritier snob". Avec eux, une équipe prête à s'enfoncer dans l’immensité du Hoggar pour diverses raisons. Un jeune guide musulman algérien les accompagne, un Touareg avec lequel il va établir un véritable lien amical.
Au cours de la descente du mont Tahat, le plus haut sommet du Hoggar, Schmitt caracole en tête, tant et si bien qu'il va finir par s'égarer; la nuit tombe et il va être contraint de passer la nuit dehors...
Sans tout raconter, on peut dire que l'auteur compare cette expérience à celle de Blaise Pascal qui avait employé l'expression "la nuit de feu" pour désigner une révélation mystique. E-E Schmitt a gardé longtemps cette révélation pour lui, ne souhaitant pas partager cette "nuit inspirée". (p.178). Il a gardé le silence vingt cinq ans jusqu'au jour où une journaliste protestante plus habile et tenace que d'autres ne lui fasse avouer son secret. Cette "nuit de feu" est décrite en quelques pages.
Son témoignage est intéressant, en particulier ce qui est dit de la foi et de la liberté (allez lire la fin du livre) mais ce qui me gêne , c'est l'aspect romancé de la narration. Raconté vingt-cinq ans après les faits, le récit est néanmoins très précis, alerte, comme si tout cela avait été retranscrit, noté. La mémoire ne peut être si parfaite...
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