jeudi 28 janvier 2016

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, Mathias Enard, Actes Sud, 2010, 153 pages. ***/*****

      Il s'agit bien du fameux Mathias Enard, prix Goncourt 2015, Proust des temps modernes avec Boussole!
       Ici, le titre extrait de Kipling (on trouve la citation complète en exergue) est bien au contraire celui d'un livre bref, avec une intrigue resserrée dans l'espace et le temps, un personnage connu, Michel-Ange, mais l'évocation de Michel-Ange à Constantinople n'était pas encore traitée que je sache en littérature avant ce roman: Michel-Ange débarque donc dans la cité ottomane le 13 mai 1506 à la demande du sultan Bajazet pour élaborer des plans de pont sur la Corne d'Or et en superviser la création, le projet de Léonard de Vinci ayant été refusé. Michel-Ange fuit Rome et la tyrannie du pape Jules II qui lui a commandé son tombeau (voir article du 31 décembre 2105, Pietra viva), mais qui s'avère être très mauvais payeur! Notre sculpteur s'enfuit donc... ravi de succéder au maître!
      Constantinople est bien aux antipodes de Rome et Mathias Enard est maître dans l'évocation des parfums, des couleurs, des bigarrures, des atmosphères dont s'imprègne l'artiste avant de créer car il dessine beaucoup, mais pas forcément des plans de pont: c'est l'accumulation du titre qui peut nous faire comprendre ce que vit et représente Michel-Ange.
    M. Enard est un grand écrivain, un homme infiniment cultivé qui a su dans ce petit roman allier culture et style. un livre remarquablement écrit!
   

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