On m'avait dit: c'est amusant!
Ce roman est effectivement distrayant; on sourit souvent devant les portraits des dames "bien", devant les descriptions des réunions multiples... Le trait est bien cerné, il manque parfois de subtilité, mais le fond reste très authentique.
De quoi s’agit-il? finalement d'une sorte d'épuisement de monsieur le curé qui n'en peut plus des récriminations, des conflits plus ou moins larvés d'autorité et qui a aussi peut-être à régler un problème avec son orgueil. Jean Mercier, l'auteur rédacteur à La Vie, recentre bien la question centrale dans les derniers chapitres du livre, celle "de la force dans la faiblesse".
Il ne s'agit pas d'une critique de l'Eglise, mais d'une reconnaissance des limites des êtres qui la composent, un peu à la manière de Guareschi avec ses Don Camillo. Ceci reste un ouvrage sans prétention, qui fait passer un agréable moment tout en nous laissant songeur.
mercredi 24 mai 2017
jeudi 18 mai 2017
Belle d'amour, Franz-Olivier Giesbert, 2017, Gallimard, 376 pages.
Décidément, F.- O. Giesbert aime les héroïnes hautes en couleur! Après La cuisinière d'Himmler et L'arracheuse de dents, voici Belle d'Amour, jeune femme prénommée Tiphanie vivant au milieu du XIIIème siècle. Elle va avoir une vie mouvementée, depuis l'Anjou, puis Paris, pour finalement partir en croisade, rencontrer le roi très chrétien Louis IX pour revenir mourir à Paris.
Tiphanie est la narratrice et son récit est alerte, parfois truculent: notre jeune personne n'a pas froid aux yeux et ne s’embarrasse pas de périphrases pour raconter par exemple la naissance de son premier enfant:" Que j'eusse attrapé le mal de neuf mois, qui me faisait le ventre en bosse et la blouse levée, cela ne refroidit pas les ardeurs des Jean-Bon qui continuaient de me rembourrer le bas, désormais plein à craquer. Au moment où je commençais à perdre les eaux, j'étais en train de hurler à quatre pattes sous les coups de pioche d'un des fils qui m'avait montée. Des hurlements de douleur, pas de plaisir." (pages 46-47)
Notre héroïne est courageuse et ne se plaint jamais des multiples péripéties de son aventureuse existence. " Ne nous plaignons pas, disais-je après chaque malaventure. Il y a pire que nous." (page 276) ou encore: "tant que notre cœur bat, un miracle est possible, il faut le mériter. La vie est un pommier et les jours en sont les fruits. Aucun n'est pareil, il y en a toujours un pour rattraper l'autre. Un coup, il est parfait, une fois véreux, ou bien acide, farineux, blet, juteux, pourri." (page 329)
Un autre élément du livre est particulièrement intéressant: c'est la posture adoptée par F.O.G. par rapport aux croisades et son regard non convenu sur l'Histoire et sur l'islam.
Comme pour Rose, la fameuse cuisinière d'Himmler, on a peine à croire à une telle accumulation de retournements périlleux pour Tiphanie. Mais c'est aussi ce qui fait le charme des romans de cet auteur et ce qui retient notre attention sans faillir.
Tiphanie est la narratrice et son récit est alerte, parfois truculent: notre jeune personne n'a pas froid aux yeux et ne s’embarrasse pas de périphrases pour raconter par exemple la naissance de son premier enfant:" Que j'eusse attrapé le mal de neuf mois, qui me faisait le ventre en bosse et la blouse levée, cela ne refroidit pas les ardeurs des Jean-Bon qui continuaient de me rembourrer le bas, désormais plein à craquer. Au moment où je commençais à perdre les eaux, j'étais en train de hurler à quatre pattes sous les coups de pioche d'un des fils qui m'avait montée. Des hurlements de douleur, pas de plaisir." (pages 46-47)
Notre héroïne est courageuse et ne se plaint jamais des multiples péripéties de son aventureuse existence. " Ne nous plaignons pas, disais-je après chaque malaventure. Il y a pire que nous." (page 276) ou encore: "tant que notre cœur bat, un miracle est possible, il faut le mériter. La vie est un pommier et les jours en sont les fruits. Aucun n'est pareil, il y en a toujours un pour rattraper l'autre. Un coup, il est parfait, une fois véreux, ou bien acide, farineux, blet, juteux, pourri." (page 329)
Un autre élément du livre est particulièrement intéressant: c'est la posture adoptée par F.O.G. par rapport aux croisades et son regard non convenu sur l'Histoire et sur l'islam.
Comme pour Rose, la fameuse cuisinière d'Himmler, on a peine à croire à une telle accumulation de retournements périlleux pour Tiphanie. Mais c'est aussi ce qui fait le charme des romans de cet auteur et ce qui retient notre attention sans faillir.
jeudi 11 mai 2017
On fait la taille, Emile Jadoul, 2017, Pastel, l'école des loisirs.
Lapin aux grandes oreilles, la poule, le cochon, le canard puis la chèvre "jouent à la taille". Pour les non-initiés, il s'agit de déterminer qui est le plus grand!
Un ballon s'en mêle, qui permettra de déterminer le ou les gagnants!
Un album qui devrait ravir les deux-trois ans qui accueillent parfois des petits frères ou soeurs...
Un ballon s'en mêle, qui permettra de déterminer le ou les gagnants!
Un album qui devrait ravir les deux-trois ans qui accueillent parfois des petits frères ou soeurs...
jeudi 4 mai 2017
L'imposteur, Olivier Truc, récit, Calmann Levy 2006, Points 2015, 261 pages.
Il faut sauver Richard de l'oubli... Richard?
Le sous-officier Richard Douchenique-Blostin a une vie peu ordinaire et il se retrouve âgé, presque aveugle, avec une santé vacillante, en Estonie en 1995; c'est là que notre journaliste Olivier Truc le rencontre avec l'ambassadeur alors en poste et ils vont tenter de donner un passeport français à cet oublié de l'armée française, prisonnier de guerre, résistant, également rescapé du goulag.
Le journaliste mène l'enquête pour trouver des preuves de cette nationalité française et étayer les dires de Richard. Il a parfois des doutes exprimés par le conditionnel ou des modalisateurs comme "semble t'il"; il les confie clairement au lecteur: "Je cherche en filigrane, sans m'en rendre compte au départ, des justifications aux aspects obscurs ou approximatifs du récit de Richard." (page 61)
Richard va mourir avant la fin de l'enquête, mais O. Truc la poursuit, et il retrouve, entre autres découvertes, le fils de cet homme énigmatique. Le voile ne sera pas complètement levé sur la véritable identité de "l'imposteur", mais on comprend que ces multiples mensonges ont servi à sa survie dans une époque troublée.
Une enquête passionnante menée de main de maître par un journaliste connu pour ses romans policiers Le dernier Lapon, Le détroit du loup et La montagne rouge dont je vous parlerai prochainement.
Le sous-officier Richard Douchenique-Blostin a une vie peu ordinaire et il se retrouve âgé, presque aveugle, avec une santé vacillante, en Estonie en 1995; c'est là que notre journaliste Olivier Truc le rencontre avec l'ambassadeur alors en poste et ils vont tenter de donner un passeport français à cet oublié de l'armée française, prisonnier de guerre, résistant, également rescapé du goulag.
Le journaliste mène l'enquête pour trouver des preuves de cette nationalité française et étayer les dires de Richard. Il a parfois des doutes exprimés par le conditionnel ou des modalisateurs comme "semble t'il"; il les confie clairement au lecteur: "Je cherche en filigrane, sans m'en rendre compte au départ, des justifications aux aspects obscurs ou approximatifs du récit de Richard." (page 61)
Richard va mourir avant la fin de l'enquête, mais O. Truc la poursuit, et il retrouve, entre autres découvertes, le fils de cet homme énigmatique. Le voile ne sera pas complètement levé sur la véritable identité de "l'imposteur", mais on comprend que ces multiples mensonges ont servi à sa survie dans une époque troublée.
Une enquête passionnante menée de main de maître par un journaliste connu pour ses romans policiers Le dernier Lapon, Le détroit du loup et La montagne rouge dont je vous parlerai prochainement.
Inscription à :
Articles (Atom)