Décidément, F.- O. Giesbert aime les héroïnes hautes en couleur! Après La cuisinière d'Himmler et L'arracheuse de dents, voici Belle d'Amour, jeune femme prénommée Tiphanie vivant au milieu du XIIIème siècle. Elle va avoir une vie mouvementée, depuis l'Anjou, puis Paris, pour finalement partir en croisade, rencontrer le roi très chrétien Louis IX pour revenir mourir à Paris.
Tiphanie est la narratrice et son récit est alerte, parfois truculent: notre jeune personne n'a pas froid aux yeux et ne s’embarrasse pas de périphrases pour raconter par exemple la naissance de son premier enfant:" Que j'eusse attrapé le mal de neuf mois, qui me faisait le ventre en bosse et la blouse levée, cela ne refroidit pas les ardeurs des Jean-Bon qui continuaient de me rembourrer le bas, désormais plein à craquer. Au moment où je commençais à perdre les eaux, j'étais en train de hurler à quatre pattes sous les coups de pioche d'un des fils qui m'avait montée. Des hurlements de douleur, pas de plaisir." (pages 46-47)
Notre héroïne est courageuse et ne se plaint jamais des multiples péripéties de son aventureuse existence. " Ne nous plaignons pas, disais-je après chaque malaventure. Il y a pire que nous." (page 276) ou encore: "tant que notre cœur bat, un miracle est possible, il faut le mériter. La vie est un pommier et les jours en sont les fruits. Aucun n'est pareil, il y en a toujours un pour rattraper l'autre. Un coup, il est parfait, une fois véreux, ou bien acide, farineux, blet, juteux, pourri." (page 329)
Un autre élément du livre est particulièrement intéressant: c'est la posture adoptée par F.O.G. par rapport aux croisades et son regard non convenu sur l'Histoire et sur l'islam.
Comme pour Rose, la fameuse cuisinière d'Himmler, on a peine à croire à une telle accumulation de retournements périlleux pour Tiphanie. Mais c'est aussi ce qui fait le charme des romans de cet auteur et ce qui retient notre attention sans faillir.
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