Ce roman appartient à la littérature hongroise et pourrait s'intituler le livre du remords.
Il s'agit bien d'un confession et elle démarre en ces termes"j'ai vécu avec courage, j'espère mourir de même, avec courage et sans mentir, mais pour cela, il faut que je dise: c'est moi qui ai tué Emerence." (p. 10)
L 'atmosphère du livre est assez pesante tout comme le rêve de la narratrice: en effet, elle fait toujours le même rêve d'une "porte cochère au verre armé inexpugnable, renforcée d'une armature de fer, et j'essaie d'ouvrir la serrure". (page 7 et dernière page du roman.)
De quoi s'agit-il? notre narratrice, écrivain qui peut enfin exercer pleinement son travail grâce à l'évolution du climat politique, recrute pour la soulager dans les tâches matérielles une femme âgée, Emerence, qui va s'imposer dans la maison ( c'est elle qui choisit ses employeurs, son emploi du temps, ses horaires, ses activités...) et lier des relations de maternage vis à vis de son employeur. Un amour progressivement s'installe entre elles que tout oppose:le niveau social, l'éducation, le travail, les centres d'intérêt.
Emerence, personnage principal du roman, a eu une vie marquée par la tragédie: son père meurt quand son épouse attend des jumeaux, ceux-ci vont mourir foudroyés et la mère va se suicider. Sa vie amoureuse est aussi un échec, et sa fin sera également tragique...
L'intérêt de l'oeuvre réside dans la beauté des sentiments entre les deux femmes, dans l'évocation d'un climat politique bien différent de ce que nous connaissons et dans ce lien qui existe sans doute entre cette narratrice et Magda Sazbo qui a probablement vécu les mêmes difficultés que l'écrivain du roman.
Un livre puissant remarquablement bien traduit.
Merci à Geneviève pour son analyse si pertinente!
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