Dixième roman de Karine Tuil, L'insouciance mérite le détour
Le destin de quatre personnages principaux s'entrecroisent dans un ballet tragique:
Romain revient d’Afghanistan, blessé psychiquement, traumatisé par le sort de ceux qu'il commandait, de ceux qui sont morts ou handicapés à vie. Lors d'un "séjour de décompression" organisé par l'armée à Chypre, il rencontre une jeune journaliste, Marion, venue couvrir l’événement. Ils vivent une liaison fulgurante -Romain ignore qu'elle est mariée à François Vély, riche homme d'affaires franco-américain aux origines juives.
De retour en France, Romain et Marion vont se revoir et vivre une grande passion, malgré les résistances de la jeune femme, mal à l'aise dans ce rapport secret. De son côté, Romain est également marié et père d'un petit garçon.
François Vély va être conspué par les médias après s'être prêté à un portrait où il est montré assis sur une oeuvre d'art représentant une femme noire. Ce déferlement d'accusations va menacer l’équilibre de son groupe financier.
Le quatrième protagoniste est un ami d'enfance de Romain, Osman Diboula, fils d'immigré ivoiriens,
devenu conseiller à l'Elysée après les émeutes de 2005. Mais la roue tourne pour lui: banni du cercle des intimes, il subit une dépression jusqu'au jour où il prendra la défense de F. Vély, déclenchant alors une spirale d’événements dramatiques...
L'écriture de ce roman est ample, les phrases sont souvent de longues périodes, son vocabulaire est soutenu, ce qui contraste avec parfois l'indigence des dialogues. Effet de réel?...
Les personnages ne sont pas sans nous rappeler des êtres de chair et d'os, mais ces êtres de papier sont bien fictionnels et le produit de l'imagination créatrice de leur auteur!
Le titre est très intéressant: on en a l'explication vers la moitié environ du roman et dans l'épilogue.
Un gros roman qui se lit sans problème!
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