Le narrateur de ce roman est le frère nommé Haroun de "l'Arabe" tué par le personnage de Camus, Meursault, sur une plage pleine de soleil. Haroun s'adresse à un homme "monsieur l'enquêteur"dans un soliloque qui redonne vie à son frère, tout d'abord en le nommant par un prénom "Moussa", prénom inventé par l'auteur, puis en resituant l'histoire dans l'Histoire; il se libère aussi d'un poids très lourd.
Ce récit se situe longtemps après les faits de L'Etranger. Haroun manifeste enfin sa rancoeur et sa colère vis à vis de la justice. Les deux protagonistes se retrouvent dans un bar et cela n'est pas sans rappeler le cadre de La Chute, ainsi que le procédé retenu, celui du monologue qui illustre sûrement la solitude tragique du personnage.
Daoud est imprégné du style de Camus: ses phrases sont simples, le vocabulaire réduit; on retrouve des analogies de situation entre les deux romans: "l'idée me traversa que je pouvais enfin aller au cinéma ou nager avec une femme." (p.87) Bien sûr, l'auteur cite en italiques des passages de L'Etranger (1942) en les modifiant légèrement. On le sent très imprégné de l'oeuvre de Camus.
Ce roman un peu particulier peut intéresser tous ceux qui ont lu Camus et apprécié L'Etranger et son apparente simplicité.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire