Ma première impression fut: que c'est confus!
Ceci est dû aux prénoms et noms des différents personnages du roman, les membres d'une famille ghanéenne. Mais je fus rapidement saisie par l'atmosphère si particulière de cette histoire et très vite, je me suis attachée aux différents protagonistes.
La quatrième de couverture nous révèle que "en l'espace d'une soirée, la vie sereine des Sai s'écroule: Kwaku, le père, chirurgien extrêmement respecté aux Etats-Unis, subit une injustice professionnelle criante. Ne pouvant assumer cette humiliation, il abandonne Folà, sa ravissante épouse nigériane, et leurs quatre enfants. Dorénavant, Olu, leur fils aîné, n'aura d'autre but que de vivre la vie que son père aurait dû avoir. Les jumeaux, la belle Taiwo et son frère Kehinde, l'artiste renommé, verront leur adolescence bouleversée par une tragédie qui les hantera longtemps après les faits. Sadie, la petite dernière, jalouse l'ensemble de sa fratrie. Mais l'irruption d'un nouveau drame les oblige tous à se remettre en question."
Ce roman est remarquablement construit. Structuré en trois parties possédant des titres, "Le retour", "Le voyage" à partir de la page 116, et enfin, page 223, "Le départ". La dernière partie est la plus longue, et c'est logique, car c'est celle des dénouements.
Chaque partie est divisée en chapitres, eux-mêmes possédant parfois des sous-parties qui permettent au lecteur de s'intéresser plus particulièrement à l'un ou l'autre des personnages. Notre attention est ainsi focalisée sur les pensées, les actions ou les sentiments de chaque personnage. Ainsi Sadie, dans la dernière partie du roman, évoque toutes les émotions qui l'envahissent, elle, la petite dernière: "Ses frères et sa sœur sont éblouissants. Olu, Taiwo et Kehinde. Avec leur démarche sûre, leurs réussites impressionnantes, ils rayonnent, sans oublier la beauté de sa sœur; ils brillent par leur talent, l'éventail de leurs multiples dons. L'intelligence calme d'Olu, sa maîtrise des sciences, sa voix affermie par la connaissance des faits. Le sombre génie de Taiwo, son murmure rauque et séduisant, truffé de grands mots et de quelques phrases en français; [...] Le talent incontestable de Kehinde, son don pour l'image, l'assurance tranquille avec laquelle il contemple le monde[...] En revanche, elle le bébé Sadie née l'hiver avec une bonne dizaine d'années de retard dotée d'un éventail de compétences hétéroclites... n'a aucun don." (p. 251-252) Éternel complexe de la dernière née...
Tous les personnages de cette famille sont attachants, pétris de contradictions donc d'humanité.
Le dénouement est apaisant, à l'image d'une famille qui finit par trouver ses marques.
Un mot sur le titre français qui n'a pas grand chose à voir avec le titre original: Ghana must go.
Il est assez ambigu, car on peut le comprendre comme "action d'enlever de force", ou aussi "émotion éprouvée par une personne transportée de joie". Au lecteur de voir ce qui lui semble convenir le mieux et est ainsi créateur du sens qu'il donne à sa lecture...
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