jeudi 2 février 2017

Le rouge vif de la rhubarbe, Audur Ava Olafsdottir, Zulma, 2016 pour la traduction française, 156 pages.

   Ce petit roman est la première oeuvre de l'auteur de Rosa Candida (2010) et de L'Exception (2014). Curieusement, il n'a été traduit que récemment et nous retrouvons avec plaisir le style si particulier de cet écrivain islandais.

  Agustina (je demande pardon  aux puristes, mon ordinateur ne me permet pas de taper les accents islandais!) est une jeune fille résolue; sa vie n'est pourtant pas aisée: elle se déplace avec des béquilles  car ses jambes sont inertes, ce qui ne l'empêche pas d'avoir des projets pour le moins farfelus "C'est qu'elle est du genre téméraire."(page 7). Elle vit avec une dame âgée, Nina, qui lui sert de mère, la sienne étant partie courir le monde après sa naissance.

  Pourquoi la rhubarbe? Elle pousse haut dans un carré de potager; Agustina aime s'y tenir, éventuellement s'y dissimuler; c'est également une plante avec laquelle on fait des confitures, et dans ce petit village de bord de mer, il est de tradition d'offrir à ses voisins une botte de tiges de rhubarbe. La couleur rouge est également importante, car le récit a comme cadre une île noire aux paysages souvent crépusculaires. C'est aussi une véritable référence pour le maître-nageur: "Ta colonne est comme une tige de rhubarbe, dit-il. Tu as vraiment une belle cambrure." (page 83)

 Le style est infiniment poétique, tout en légèreté: c'est sa façon d'aborder le quotidien, grave ou futile: "Il y a certaines choses qui la suivront quand elle partira d'ici; ses fenêtres, par exemple, auront toujours un simple vitrage. Pour obtenir des fleurs de givre, c'est une condition indispensable, et que serait la vie sans ces fleurs de givre immaculées, par les longs jours d'obscurité hivernale?" (page 101)

Un beau premier roman.


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