Le genre original utilisé par Philippe Delerm est celui de la forme courte baptisée l'"instantané littéraire"; son auteur occupe une place un peu à part dans l'univers des auteurs et pour ma part, dans cet opuscule, j'ai trouvé une âme de moraliste un peu comparable à celle de La Bruyère qui épinglait assez férocement les travers et les vices de ses contemporains.
De même ici, les mots et les phrases nous trahissent: ils disent quelque chose de notre pensée et souvent ce n'est pas le meilleur qui vient à la surface...
Commençons par le titre qui est aussi celui de la première nouvelle: Delerm décortique avec acidité le rôle joué par la conjonction de coordination placée à l'attaque de la phrase, avec tout ce qu'elle induit de duplicité et de perfidie...
J'ai apprécié aussi page 145 "Pour être tout à fait honnête avec toi..." et sa conclusion: "L'honnêteté, une vertu qui semble d'évidence pour ceux qui la pratiquent, et fait jeter le voile de la méfiance sur ceux qui la revendiquent." Rappelons nous le fameux adage "l'hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu"...du moraliste La Rochefoucauld!
Mais Philippe Delerm éprouve quand même une certaine affection pour le genre humain, et certains instantanés sont chargés de tendresse "Tu m'as rendu la vie" (page 113), ou peuvent nous faire sourire "ils n'articulent plus, maintenant" page 133.
Bref, un livre facile à lire, qu'on picore au gré de son humeur!
Je m'étais amusée à pasticher Delerm le 8 octobre 2015 avec l'article "Faire un gâteau au chocolat", recette libre de droits...
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