Voilà une femme remarquable, qui a décidé de consacrer sa vie à la lutte contre le cancer.
C'est la guerre qu'elle a déclarée à cette maladie, guerre ouverte depuis sa rencontre avec "le patient zéro", un jeune homme au corps envahi de métastases; elle crie sa rage de n'avoir rien pu faire pour le sauver, et de n'avoir pu empêcher d'autres médecins de s'acharner sur lui et d'avoir ainsi provoqué des souffrances inutiles. Elle revoit encore le regard lourd de mépris qu'il lui lance, pensant qu'elle l'a trahi.
Elle salue le professeur qui lui a tout appris et a reconnu en elle un disciple. Cet homme exigeant, le professeur Coppo, parfois dur, a joué auprès d'elle un rôle de mentor. Il lui a appris la nécessité pour un médecin de comprendre le fonctionnement des maladies, et de discuter avec son patient pour appréhender au mieux sa maladie. L'excellence était alors au rendez-vous et pour mieux cerner les mécanismes du cancer, elle décide de se consacrer à la recherche en hématologie et en oncologie.
Avec "la traversée des Alpes", c'est-à-dire son arrivée en France, commence un nouvel apprentissage, celui de la biologie moléculaire (son objet est la compréhension des mécanismes de la cellule à l'échelon de la molécule) Car pour elle, pour vaincre le cancer, il faut trouver un autre chemin que la chirurgie et elle va s'intéresser aux travaux de Christian Bréchot: elle va travailler à ses côtés (et l'épouser!) et poursuivre ses recherches pour traquer le tueur! (ce sont ses propres termes.)
Les résultats vont arriver progressivement, malgré des sabotages et des fuites au sein de sa propre équipe. Elle va également connaitre les difficultés de publication d'articles faisant part de ses avancées et les diverses pressions de l'industrie pharmaceutique.
Patrizia Paterlini-Bréchot a mis en évidence un test sanguin mettant en évidence les cellules tumorales circulantes, ce qui a le mérite de signaler l'ennemi -le cancer-avant toute détection possible en imagerie. Pour elle, seul le diagnostic précoce permettra de réduire de manière significative la mortalité par cancer. "Mon souhait le plus cher est que le test ISET devienne partie intégrante de toute prise de sang, comme c'est la cas pour la numération et la formule sanguine,... un tel examen de routine permettra, pour un coût extrêmement modique, de détecter la présence de cellules tumorales circulantes souvent avant même qu'une tumeur devienne détectable et en tout état de cause avant qu'elle soit parvenue à créer des métastases."
Une femme passionnée par son combat!
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